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Retour vers le futur avec Mathieu Crepel

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mathieu crepel la mongie

Retour vers le futur avec Mathieu Crepel

Le champion dans son fief, sur les lieux du crime !

Je ne vais pas vous présenter le bonhomme : tout le monde connaît déjà Mathieu Crépel, mais il faut que je vous raconte la première fois que je l’ai vu, et que je vous explique comment il a douché un jour ce qu’il restait en moi d’espoir de devenir aussi un caïd du surf des neiges.

C’était donc à La Mongie, en 96 ou 97 je pense. Il se tenait une étape du feu Pyrénées Snowboard Tour. Je m’y retrouve donc en compagnie d’une petite délégation Haute Béarnaise dans l’objectif de montrer au pays Bigourdan comment on maniait le snowboard de par chez nous. Il y était prévu une épreuve de Big Air sur le front de neige, un show nocturne pour amuser les vacanciers présents comme il était légion dans le temps. Pour la faire courte, la prise d’élan était cagneuse, tournait juste avant la bosse, et celle-ci était dans les standards… des 90’s.

Et alors que je me débattais avec moi même pour difficilement trouver mes marques et laborieusement faire un tour en l’air, Math, qui mesurait maxi 1m30 à l’époque, balançait des switch 720 back avec une facilité… comment dire… gênante.

Ce jour là, ce mec de 13 piges a calmé mes ardeurs, et bien.

Heureusement, je m’en suis remis, et j’ai eu depuis le privilège de partager avec Mathieu quelques sessions de surf, de skate ou de snowboard : c’est toujours un spectacle et un plaisir de « partager le stoke » du gars! Allez revoir ses parts chez Absinthe ou Standard, délectez vous des docus qu’il imagine et produit (Aurora, Odysea, Shaka…), et si vous avez encore un doute, fouillez youtube pour y retrouver ses runs en pipe dans les années 2000. Rappelez vous encore qu’en plus d’être multiple champion du monde pipe et big air, il a gagné le premier tour TTR et le Banked Slalom de Mount Baker !

What else ? Et bien c’est en plus de ça un chouette type : humble, simple, gentil en intelligent.

Vous pourrez en juger par vous même en lisant ses réflexions plus que sensées, et en suivant ses projets à venir. Il est un exemple pour les jeunes (et même pour quelques vieux) et une vraie fierté pour nombre de Pyrénéens…

Allez, allez, soyons un peu sérieux, un Béarnais qui dit autant de bien d’un Bigourdan exilé au Pays Basque ? S’en est trop là ! Bonne lecture !

 

Quand je vous dis qu’il fait toujours parler la poudre… crédit photo : PERLY

 

Bon, on va commencer par l’essentiel, le basique : comment fais tu pour graber tes fs 7.2 aussi longtemps ???

Haha! Je lâche rien, comme dans la vie!!!

 

Restons dans la neige quelques instants : la lecture de terrain est essentielle pour rider proprement, est ce que tu crois que c’est de l’inné ou de l’acquis ?

Rien n’est inné et encore moins acquis. On peut bien sur avoir des facilités dans des domaines ou d’autres, mais c’est le travail qui compte. Ou du moins le temps passé à observer, essayer, imaginer, visualiser, s’inspirer des autres…

Grâce à tout cela, on se crée de l’expérience, des automatismes et on peut ensuite laisser un peu plus de place à notre subconscient !

 

Dans ta carrière de snowboarder, les titres et victoires sont ils de plus grands accomplissements que les grosses part que tu as pu sortir ?

Franchement, c’est un tout, ce sont des choses qui évidement procurent beaucoup de plaisir, de joie, de satisfaction, qui flattent l’ego parfois aussi, mais je ne peux pas dire que l’un ou l’autre des aspects de ma carrière m’a plus comblé. Je pense que c’est pour cela que j’ai souhaité faire les 2, car ils m’ont chacun beaucoup apporté.

 

Ça te manques pas parfois les grosses lignes de pow en Hélico ?

J’avoue que l’Alaska me manque! Ce rush l’adrénaline que tu prends en arrivant en bas d’une face que tu as ridé en apnée car la pression était folle, ces émotions qui se chamboulent en toi entre la peur, l’euphorie, l’excitation, la concentration… L’hélico est un moyen de consommer à fond ce genre de moments, mais le faire en split fait que ces moments qui sont courts lorsqu’on fait de l’hélico s’étirent dans le temps, s’impriment plus dans nos souvenirs.

 

On est à Bagnères, donc c’est important que l’on parle un peu  du coin : quel est ton meilleur souvenir du Pic ou du Grand Tourmalet ?

Alors ça, c’est une question à laquelle je ne peux pas répondre, il y en a tellement. C’est moments sont en fait souvent lié a des personnes qui on rendu le partage de ces sessions uniques.

Il y a l’enfance avec mon pote Julian, le début de l’adolescence avec le crew des monges malins et les nombreuses sessions a kickerland, la première descente du Pic du midi avec mes parents qui a d’écoulé sur l’ouverture du domaine freeride et l’organisation pendant quelques années du rendez-vous des étoiles, les 2 jours de gavade incroyable finissant en point d’exclamation par le road gap avec entre autre nikopel…

En fait chaque session a une saveur particulière, active des souvenirs et en engendre de nouveaux…

 

Qu’est ce qui fait, pour toi,  la particularité de notre massif préféré ?

Je pense que c’est une sorte d’alchimie que l’on explique pas trop. Ce sont des montagnes sauvages, brutes, à taille humaine mais qui offrent de beaux challenges. On sait aussi que les conditions peuvent être vite changeantes, qu’il faut profiter au max de chaque bonne session.

 

L’été à la montagne, c’est quoi ton kiff ? Rando bivouac ? Trail ? Vtt Enduro ou DH ? La pêche ???

Je fais pas mal de trail et de Rando, et depuis peu du parapente. Après des années à regarder ça d’un peu loin, j’ai finalement pris l’air. Gros kiff, mais vraiment! C’est ce qui me manque le plus en ce moment.

 

Ton coin favori pour faire un petit break et souffler un peu ici dans les Pyrénées ?

Nous avions une grange de famille au Peyras dans la vallée de Campan, mais nous avons malheureusement du nous en séparer ! C’était un lieu magique ou encore une fois cette alchimie un peu magique opérait.

Depuis la cote ou j’habite, c’est facile d’aller faire un tour en montagne, quand j’ai peu de temps je vais courir a la Rhune, faire du parapente vers le Baigura… Sinon j’aime bien aller faire un tour vers le lac de Campana, j’aime aussi beaucoup le Cirque de Gavarnie.

 

Si on prend un peu le large, et qu’on parle d’aventure, tu commences à en avoir vu un rayon : entre les volcans du Japon, les fjords de Patagonie, les rivières d’Alaska, les vagues Hawaïennes… Quel endroit t’as le plus marqué et éprouvé physiquement ?

Je crois que c’est au japon que j’ai eu le plus froid, en Alaska le plus peur et ou je me suis senti le plus petit, quoi qu’au line up de jaws, je me suis aussi senti très petit! La Patagonie et la Nouvelle Zélande m’ont le plus marqué par la variété de paysage dans un rayon restreint.

 

Mat surfe goofy, en régular ça ressemblerait trop au snowboard…

 

Si on peut en parler, tu dois partir sur un bateau sillonner l’Atlantique Nord dans quelques mois, qu’est ce qui t’anime ? Défi pur ? Le goût de l’aventure ?

Oui c’est mon prochain projet. C’est clair que le goût de l’aventure, du défi m’anime, de la découverte aussi. A la fois de nouveaux lieux, mais aussi de nouvelles pratiques, de nouvelles cultures… et dans ce cas précis le désir d’apprendre, de comprendre et de partager ces choses la pour apporter une meilleur conscience dans notre quotidien en partageant les émotions que la Nature et plus particulièrement l’eau nous apporte.

 

De façon plus philosophique, et sans tomber dans les clichés (quête dans un sens, fuite dans l’autre sens), que représentent tous ces trips ?

Ce n’est pas une fuite, je pense que c’est le contraire. J’ai du mal à accepter la routine donc j’ai toujours besoin de découvrir de nouvelles choses. Ce n’est pas forcement une quête non plus car l’accomplissement d’un challenge en amène toujours un autre.

J’ai besoin d’être toujours en mouvement, de faire le maximum de choses, c’est pour cela que j’adore voyager. Mais si j’adore voyager, c’est aussi car j’adore retrouver mon chez-moi, mes Pyrénées. A chaque retour de voyage, je réalise à quel point nous sommes gâtés de pouvoir vivre ici!

 

Je connais ton engagement pour la cause écologique, je sais que tu fais super gaffe à ton empreinte carbone, etc, mais comment crois-tu que le grand public peut satisfaire ses envies (légitimes) de trip au 4 coins du monde avec les impératifs de réduction de co2 ?

Il faut clairement revoir ses désirs à la baisse. Le voyage peut se traduire de plusieurs manières différentes. Nous voulons toujours aller plus loin car on a l’impression que cela apporte plus de valeur au voyage, à l’aventure. Mais la valeur de l’aventure n’est pas nécessairement proportionnelle à la distance kilométrique qui nous en sépare.

Cela est facile a dire pour moi qui ai déjà eu la chance de faire le tour du monde, mais j’ai pris conscience qu’il fallait voyager différemment, peut être moins loin, moins souvent ou en restant plus longtemps sur place pour éviter le nombre de déplacements en avion…

 

Je te l’apprends peut être, mais de notre côté, au delà de l’action quotidienne de sensibilisation auprès des scolaires, on monte un projet de trip « du flocon à la vague » (en partenariat avec waterfamily bien sûr…)…par quels autres moyens crois tu qu’une agence réceptive comme la notre peut rester « fun » tout en étant « clean » ?

Je pense qu’il y a plein de moyens et c’est le challenge qui nous attend tous. Nous devons changer nos habitudes, les adapter. Nous sommes tous, ou du moins nombreux à être dépendants de nos loisirs, à être très attachés à cette liberté de pouvoir jouir des terrains de jeu que nous offre la nature. Il faut encore travailler sur cette prise de conscience que nos terrains de jeu sont en danger. Je ne suis pas du tout extrémiste au point de dire qu’il faut tout arrêter, bien au contraire, j’encourage le voyage, l’aventure, le fun… mais il faut le faire en pleine conscience et en imaginant comment au mieux continuer à alimenter notre besoin de liberté avec respect.

 

L’été arrive, qu’est ce que tu conseilles à un citadin qui veut s’échapper et prendre l’air de la montagne, ou goûter à l’aventure ?

Avec ce qu’il se passe en ce moment, on n’est pas prêt de prendre un avion pour aller au bout du monde, alors comme pour notre alimentation, il va falloir consommer local. Encore une fois nous avons la chance de vivre dans un pays et une région qui nous offrent une multitude de décors, de paysages, de terrains de jeu. On l’oublie parfois, repartons à la découverte de notre patrimoine local!!!

 

Merci à nouveau à Mat pour sa disponibilité et sa gentillesse !

A bientôt !

JB

Avis
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