Le 19 juin 2024, l’équipe de Pyrénéance a eu le plaisir de retrouver Rémi, le fondateur, pour un nouvel échange passionné et passionnant…
-Salut Rémi, commençons par le commencement : ou, quand et comment as tu débuté du vélo ?
J’ai débuté le vélo assez jeune, ici à Bagnères-de-Bigorre à l’école de vélo de l’ACBB. Mon père était passionné de vélo, on regardait le Tour, je rêvais de montagne… j’ai démarré à l’age de 9 ans avec une première licence, le VTT est rapidement devenu une évidence car j’aimais l’aventure, les forêts. Au début c’était surtout pour sortir de la maison puis rapidement la compétition et toujours de nouveaux défis.
-Dans ta précédente vie d’athlète, quel a été ta plus grande satisfaction ? A contrario, as tu un regret ?
Je crois que ma plus grande satisfaction a été de pouvoir faire le tour du monde à vélo. Courir en coupe du monde permet de toucher des destinations incroyables. Ma discipline était le marathon, les courses assez exotiques, je cherchais cette immersion et ces aventures. Je me suis épanoui en tant qu’athlètes.
Être en première ligne au départ des championnats du monde, à côté des légendes du marathon comme Christophe Sauser et avec un maillot de sélection équipe de France sur le dos, oui c’était satisfaisant sur le plan sportif. Mais l’aventure et l’immersion était finalement certainement ce que je recherchais davantage. Par exemple, rentrer dans Petra à vélo en y gagnant l’Arabian Epic, ça donnait beaucoup de sens à mon parcours de vie.
À contrario, en y réfléchissant, non. Pas vraiment de regrets car chacune des étapes de cette vie d’athlète m’a permis de me construire et d’envisager mon futur de façon pragmatique. Je crois que rien est un hazard et j’ai eu la chance de vivre de cette passion d’enfant.
-Quels conseils pour ceux qui voudraient, comme toi, faire du VTT à haut niveau ?
Il faut vraiment y croire, ne pas lâcher et considérer que le haut niveau demande du travail. C’est un réel engagement, c’est long mais si on est droit dans ses bottes on y trouve un réel épanouissement et une satisfaction de la tâche accomplie. Pour autant, ce n’est pas une finalité et le haut niveau est à relativiser. Le plus difficiles des objectifs à atteindre pour un sportif c’est l’épanouissement personnel et chacun a sa propre conception du bonheur.
-As tu un regard sur l’évolution du sport dans son ensemble (cad XCO/DH/Enduro…) ?
Il se médiatise de plus en plus ! Le vélo est présent dans les médias, toutes disciplines confondues et les Jeux renforcent encore cette idée ! C’est un sport avec un multitude de disciplines, le XCO oui, avec des ambassadrices comme Ferrand-Prévot qui réussi a porter une nation, l’Enduro qui s’invite de plus en plus dans Les Pyrénées, le XCE sur la Butte de Montmartre, sur le Parvis du Sacré Coeur… Un sport de nature qui s’impose en ville, touchant de nouvelles audiences, c’est beau !
-Tu étais déjà assez occupé et impliqué dans l’organisation de courses à travers le monde, pourquoi Octave ?
Oui, c’est vrai qu’avec les coupes du monde organisées à Abu Dhabi, les épreuves de VTT en itinérance en Jordanie, les coupes du monde de Paris, de Aalen en Allemagne ça faisait déjà des sujets. Mais à chaque fois revenait l’idée de la maison, du col, de cette question : « tu viens d’où ? » et cette réponse Pyrénées – Tourmalet qui suscitait l’enthousiasme, la curiosité. L’idée d’Octave c’était de créer un pied à terre, des racines et une maison pour recevoir ici, les amis, les partenaires, les athlètes et ceux qui étaient intéressés par cette idée de découvrir ce territoire.
-Le lieu est déjà un repère pour le cyclisme Pyrénéen, voire Français, que peut on souhaiter de plus ?
La vocation du lieu est l’hospitalité, nous souhaitons recevoir ces passionnées d’aventures et curieux de Pyrénées qu’ils viennent des régions proches voisines ou du bout du monde. On s’efforcera de pousser cette attractivité pour toucher tous ceux qui hésitent à faire le pas du voyage et on essaiera de les accompagner ici avec un camp de base à la maison, chez Octave.
-Ta dernière sortie en vélo ? Ou quand comment ? La prochaine ?
La prochaine, difficile à projeter aujourd’hui mais je l’imagine ici sur les nouveaux circuits de la Haute-Bigorre pour préparer une nouvelle aventure que j’espère dans le désert.